jc30 wrote:mais alors, pourquoi prendre un câble à 10€ alors qu'un à 2€ sur Amazon c'est soit-disant pareil ?.
Pourquoi acheter un OPPO 103 à 700€, alors qu'un Sony BDPS4100 à 84€ fait la même chose, lire un blu-ray.
Bonnes questions, que je crois beaucoup ne se posent justement pas se laissant guider par les sirènes du marketing.
Cependant quelques points à mon sens importants:
- la qualité d'un câble joue sur plusieurs points:
. la qualité de la transmission du signale: c'est important sauf qu'il est trivial pour les fabricants de faire un câble qui conduise bien, et que cela ne coute pas cher! donc la question du prix à ce niveau n'en ai pas vraiment un (d'autant que de toute façon ça tombe bien avec l'HDMI, car pour pouvoir se dire "HDMI" il faut répondre à des normes minimales de qualités/débit qui sont de toute façon déjà plus que suffisantes sur ce point)
. la qualité de fabrication: un câbles vraiment mal construit peut poser deux types de soucis principaux: une connectique qui tient mal avec pour conséquence des déconnexions intempestives dans certaines conditions (déplacement du meuble ou de l'appareil, traction sous l'effet du propre poids du câble si en parti suspendu,...) ; des dysfonctionnement du câbles j'imagine liées à une section internes de certains brins, peut-être lié à un câble trop souple ; j'ai en tout cas déjà fait les frais de tels soucis après manipulation d'un câble (désinstallation/réinstallation d'un système), plus rien ne passait (écran noir, pas de son, comme s'il n'y avait pas de câble quoi)
cela peut justifier de ne peut-être pas prendre le tout-premier prix, mais un
no-name correctement construit me semble bien suffisant (p.ex. j'ai un 1.4 de 15m qui a dû m'a couté un peu moins de 50€ de mémoire, au mètre c'est pas cher, il a des connecteurs super robustes et est épais, relativement rigide, mais au moins il m'a suivi dans des déménagements et des installations multiples, a été coudé, tordu, est passé sous des portes,... et il fonctionne toujours impec)
- il est pour moi très clair qu'une Oppo est cher pour ce que c'est, et surtout ne se justifie que si on a un intérêt tout particulier des quelques fonctions uniques qu'elles proposent (alors on paye l'exclusivité, puisque certaines choses n'existent simplement nulle part ailleurs) ; en dehors de ça effectivement,
a fortiori si c'est "juste" pour lire des BluRay, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse faire un tel investissement.
Par ailleurs ce que dit Philou9178 est hyper intéressant:
Il faut bien voir que tout ce qui a trait à la perception est hautement subjectif (en effet au final ce que l'on "voit" ou "entend" est une
interprétation des signaux reçus par nos yeux et oreilles, nous n'avons en réalité aucune vision ou audition objective, nous n'avons à disposition qu'une interprétation que fait le cerveau, certaines lésions neurologiques sont édifiantes --et surprenantes-- sur ce point!).
Et le subjectif est hautement influencé par la confiance que l'on accorde à tel fait ou objet. L’illustration classique en est bien sûr l'effet
placebo, qui est parfaitement décrit et objectivé, où l'on constate d'ailleurs que rien que la confiance qu'à le prescripteur d'un médicament va retentir sur l'effet que va observé (subjectivement bien sûr) le patient! (d'où le principe obligatoire du "double aveugle" pour qu'une études comparative entre médicaments --ou contre
placebo-- soit jugée valable, ce qui peut mener à des protocoles assez complexes) On peut aussi citer l’amusant (mais aussi rencontré quotidiennement) effet inverse, l'effet
nocebo, qui est l'observation par le patient d'effets secondaires que n'a en fait pas le médicament. La chose est facilement illustrée par n'importe quelle étude de tolérance d'un médicament, il suffit de prendre au pif les effets indésirables rapportés pour le ZOCOR (
http://base-donnees-publique.medicament ... d=67037301), on peut lire que sur
"20536 patients traités par ZOCOR 40 mg/jour (n = 10269) ou recevant un placebo (n = 10267), les profils de sécurité ont été comparables entre les deux groupes de patients sur la durée moyenne de 5 ans de l'étude. Les taux d'arrêt de traitement dus à des effets secondaires ont été comparables (4,8 % chez les patients sous ZOCOR 40 mg/jour versus 5,1 % des patients recevant un placebo)"... Il va sans dire que le
placebo est une substance neutre, du genre que si on la donnait aux patients tous les matins dans leur café sans leur dire ils n'auraient aucun symptôme. Mais des gens développent des effets secondaires du simple fait de savoir qu'ils "prennent un médicament" (il faut bien comprendre que c'est le ressenti de cet état de fait qui déclenche dans ces cas maux de ventre, vomissements, etc., et non pas l'effet physico-chimique de la substance ingérée).
Tout ça pour en venir où? Que la conviction personnelle que l'on va avoir d'un état de fait peut (de façon probablement très variable selon les personnes) influencer grandement le ressenti. Et Philou a la grande honnêteté de reconnaitre que le fait de savoir qu'il a de beaux câbles qui lui paraissent qualitatifs (subjectivement, peu importe la réalité objective de la chose, et le prix ne sera bien sûr pas étranger non plus à cette perception) lui procure en soit de la satisfaction, peu importe qu'il y ait au final un apport réel ou non sur la restitution. Je crois que tout est dit. L'impact affectif que peuvent imprimer des câbles par leur aspect, leur prix, leur marketing, est très important auprès de certains utilisateurs. Et il est à mon sens clair que pour certains cela retentira sur leur perception de l'expérience visuelle et sonore que leur offrira leur système. Et il ne s'agit pas d'avoir un jugement moral à leur encontre: ceux qui auraient un ressenti subjectif en réalité inexistant ne sont pas "des menteurs", ces mécanismes sont inconscients et sont rapportés avec une entière bonne-foi ; il s'agit juste de prendre en compte que ces phénomènes existent, et qu'il faut donc savoir tempérer les avis subjectifs que l'on peut lire à la lumière de ce biais potentiel.