Calibration et Mesures du Philips PFL8008K
Comme d'habitude j'ai retenu le mode ISF pour faire mes mesures et calibrage pour une utilisation Blu-ray/Vidéo pour le moment. J'ai donc mesuré le mode ISF Jour par défaut, et ensuite calibrer la dalle pour obtenir un réglage le plus proche possibles des normes ISF pour le cinéma, c'est à dire une température de couleurs de 6500K, un gamma de 2.22, un blanc D65. Pour ma part, l'idéal est d'avoir une luminosité d'environ 115 cd/m² en salle obscure, et dans les 170 cd/m² en salle éclairée afin d'avoir une gamme des gris homogène, pas de blanc brûlés, pas d'image qui brûle les yeux, des couleurs naturelles et un contraste qui ne perturbe pas le gamma.
On commence donc par les relevés du mode ISF Jour par défaut, avec un gamut pas mal du tout, assez juste donc des couleurs naturelles, pas trop saturées, il y a juste quelques corrections à faire au niveau des teintes. On s’aperçoit aussi sur les mesures que la luminosité est bien trop haute à plus de 360 cd/m² c'est une folie, trop puissant, et mauvais pour les yeux en plus. Le noir est trop gris, mesuré à 0.15 cd/m² (le Local Dimming n'est pas activé), mais il va inévitablement être plus profond après les corrections et surtout en réduisant ce rétroéclairage trop haut, et encore plus en activant le Local Dimming (Rétroéclairage dynamique chez Philips). On trouve tout de même un contraste natif On/off de 2400:1.
Mesures ISF défaut.PNG
L'équilibre RVB est pas trop mauvais, mais le vert trop élevé, cela se ressent forcément dans la teinte de l'image qui tire trop sur le vert donc avec une température un peu trop chaleureuse à 6200K.
Niveau RVB ISF Défaut.PNG
Temp ISF defaut.PNG
Enfin, le gamma, mal réglé est trop bas à 2.09 (réglé à -1 par défaut et c'est étonnant puisque simplement en le mettant à 0 il redevient parfait)
Gamma ISF Defaut.PNG
Les réglages pour corriger tout ça
Tout d'abord, j'ai fait des relevés avec et sans Local Dimming. Et il est évident qu'il a été grandement amélioré cette année dans le sens où les noirs sont plus détaillés, pas bouchés, le pic lumineux n'est pas bridé, on conserve la même luminosité du blanc avec Local Diming que sans, et surtout, un noir plus profond, même si ce n'est pas énorme, et pas de Clouding (il y en a un tout petit peu sans Local Dimming). Donc, voici les mesures de contraste ANSI (Intra image avec mire à damier ce qui révèle le vrai noir dans limage, et pas dans les bandes noirs qui elles sont pratiquement totalement black !
Sans Local Dimming, avec les réglages ISF Nuit, le noir est tout de même pas mal, entre 0.05 et 0.06 cd/m² selon les endroits de la dalle.
Contraste ANSI ISF calibré sans LD.PNG
Avec Local Dimming ils descendent à 0.04 en moyenne, donc petit gain, mais quand même appréciable, surtout que l'image et les noirs sont très homogènes, pas de clouding. Si on rajoute à ça que les bandes noires sont pratiquement à 0.01 cd/m² lors des scènes sombres, le contraste subjectif est vraiment impressionnant pour un Edge LED.
Contraste ANSI ISF calibré avec LD.PNG
Voici les réglages donc :
Style d'image : ISF Nuit / ISF Jour
Contraste Backlight : 27 sur l'ISF Nuit (130 cd/m², 2700:1 de contraste et 0.04 cd/m² dans les noirs en Contraste ANSI) et 55 pour l'ISF Jour
Couleur : 50
Définition : 0 avec le blu-ray (3 pour la TNT)
Rédc. Bruit : Stop (faible avec la TNT)
Reduc. Artefact MPEG : stop (faible avec la TNT)
Pixel Precise HD :
HD Natural Motion : Minimum
Clear LCD : Marche
Définition Avancée (upscaling) : Non (oui avec le DVD)
Perfet Contraste : non
Rétroéclairage Dynamique : Image Optimale
Paramètres ISF :
Senseur lum. : Non
Gamma : 0
Temp de Couleur : Perso
Personnalisation Temp Couleur : Rouge 120 - Vert 75 - Bleu 65 / Rouge BL -5 - Vert BL 1 - Bleu BL 1
Contraste Vidéo (Intra) : 90
Lumière : 52
Teinte :
Rouge : -2
Jaune : -1
Vert : 2
Cyan : 1
Bleu : 2
Magenta : 0
Saturation :
Rouge : 0
Jaune : 0
Vert : -1
Cyan : 0
Bleu : 1
Magenta : 0
Mesures après calibration
Ce n'est pas parfait, mais on arrive à de très bons résultats. Le seul regret concerne l'absence de réglages IRE 10P qui auraient permis d’aligner parfaite ment les courbes RVB, car là il reste de petites dérives, pas vraiment visibles, mais les plus entrainés le remarqueront un tout petit peu.
Gamma ISF.PNG
RVB ISF.PNG
Temp ISF.PNG
Pour résumer :
Niveau du noir et Contraste : Le Local Dimming sur le mode Image Optimale est le plus efficace, il s'adapte à la luminosité de l'image. Plus l'image est sombre, plus le rétroéclairage baisse, et sur des génériques ou des images très sombres, c'est vraiment efficace, le noir et dense, très profonds (0.01 cd/m²), à peine décelable par rapport au bord de l'écran. Les noirs sont moins bouchés que sur la gamme de 2012, mais pas aussi fouillés que sur un Full LED ou un Plasma.
Sur une image claire, le noir est un peu moins dense, le rétroéclairage monte en puissance, et les noirs atteignent entre 0.04 avec une luminosité de 135 cd/m² ce qui est largement suffisant en salle obscure. À l’œil, l'image est superbe, dynamique, très contrastée, très belle, mais pas aussi dynamique que sur un Full LED ou Plasma.
Qualité de l'image : excellente image Full HD, excellent désentrelacement, très bonne mise à l'échelle des chaînes SD, le traitement vidéo de ce PFL8008 fait parti des tout meilleurs, juste en dessous du Reality Creation à mon goût. Le réducteur de bruit n'en fait pas trop, mais il est préférable de le désactiver sur le Blu-ray. Le piqué est très cinéma, précis, texturé, mais les bords moins saillant que sur un Sony X-Reality Pro ou un Samsung F8000. Certains préfèreront l’image plus cinéma du Philips, d'autres plus numérique du Samsung qui est également très belle dans son style.
Homogénéité de la dalle (Clouding, DSE, Banding, etc) : Donc, par défaut, le Clouding est un peu présent, donc je vous conseille d’activer le Local Dimming qui est très efficace cette année. Il reste tout de même un peu de DSE surtout sur des chaînes SD et des contenus de qualité moyenne. ça engendre une perte de précision de l'image, et de la profondeur de champs. Sur le Blu-ray ce n'est quasiment pas visible à part sur de rares scènes ou Blu-ray de qualité moyenne. Le banding, je n'en ai pas vu si ce n'est de très rares fois, mais un LED sans banding du tout, c'est vraiment rare...
Fluidité : là aussi, beaucoup de progrès sur le Blu-ray, c’est moins agressif, caméscope ou reportage qu'avant, mais il reste un léger effet tout de même et quelques artefacts de mouvement. De ce côté là, Sony propose la meilleure compensation de mouvement sur un contenu 24p que je connaisse (toujours à mon goût évidemment ^^). Sur la TNT je trouve la fluidité très bonne.