TEST DES CAMBRIDGE AUDIO AERO 6:
Caractéristiques Techniques AERO 6:
Enceinte 2 voies
Technologie BMR
Bass-reflex
Haut-parleurs
1x haut-parleur BMR de 46 mm
2x haut-parleurs de grave de 165 mm
Mesures
Réponse en fréquences : 30 Hz à 22 kHz
Sensibilité : 90 dB
Impédance : 8 Ohms
Puissance admissible : 120 W
Généralités
Dimensions (LxHxP) : 240 x 980 x 338 mm
Poids : 16,9 kg
Mise en œuvre et rodage :
Rodage d'une centaine d'heures, alternant le Magic CD de JMR, CD basses fréquences, fichiers QOBUZ.
Cycles triple temporisation pour le rodage :
• Temps de chauffe - volume bas
• Extinction – refroidissement
• Temps de chauffe - volume soutenu.
Enceintes mises en face à face, branchées en opposition de phase sur trois passages du MAGIC CD, puis mise en place
(Positionnement, pincement au laser, équerrage au niveau bulle.) tour à tour sur l’emplacement frontal.
Ressentis sur l'esthétique et la finition :
L’emballage :
RAS, les protections sont nombreuses et l’enceinte est donc bien protégée.
Packaging hyper hyper complet pour les socles ! C’est bien simple, RIEN ne manque à l’appel. Même les contre-pointes sont incluses. Une paire de mousses pour boucher l’évent si le besoin s’en fait sentir est proposé, là encore ça prouve qu’ils ont pensé à tout.
Le montage du support :
Le plaquage se retrouve également SOUS le socle, du jamais vu pour le prix quand-même ! Des pointes réglables et coupelles sont présentes, ainsi que des embouts ronds caoutchoutés.

Des petits tubes en acier permettent de découpler encore plus l’enceinte du socle, et donc du sol.
Lors du déballage, une chose, un aspect de la finition vinyle en étonnera quelques-uns.
Alors oui le plaquage est plutôt épais pour le prix, c’est déjà ça de gagné, car comme vous le savez ce n’est pas toujours le cas sur des entrées de gammes. Oui ce dernier est bien appliqué, pas de jours sur les arrêtes ou jonctions. D’ailleurs, le fil ’’du bois’’ est respecté sur les côtés et le sommet, là encore, bien qu’étonnant, ce n’est pas toujours le cas.
Très bien, mais alors, qu’est ce qui étonne ?? Eh bien, tout simplement la finition du dit plaquage. CAMBRIDGE a choisi un aspect ‘’vieilli’’, donnant un coté patiné même. C’est comme si vous vous retrouviez face à de ‘’vieilles enceintes Anglaises’’.
Personnellement j’ai trouvé ça plutôt réussi et les AERO 6 ne jurent aucunement dans le salon, bien au contraire… Ce côté ‘’Vintage’’ apporte une petite touche sympa. Je note cependant que ce choix n’est de mise que sur la teinte Walnut, la noire est avec un plaquage normal, ce qui me conforte sur mon idée que c’est bien un parti pris pour la teinte bois.
Le tour du propriétaire :
J’avoue que de prime abord, le tweeter BMR surprend par son aspect et sa texture… Le pourtour ‘’caoutchouc’’ soyeux est agréable au toucher sympa à l’ œil. Il est surprenant lors des écoutes en début de test, de voir un haut-parleur d’aigu se mouvoir !!
Ok. Je concède qu’à ma première approche, les boomers m’apparaissent des plus ‘’classiques’’. Point de matériaux hautes technologies sur les membranes, ni sur les suspensions. Seul le centre plat fait ‘’récent’’ si je puis dire. Et pourtant… Ce serait une erreur que de s’arrêter sur ces impressions visuelles !
Ah c’est bien ça ! L’évent débouche en face avant ET a hauteur convenable, évitant plusieurs réflexions de pièce.
Mono bornier, encore une fois, bien que cela puisse en surprendre… JE suis plus adepte de ce type de connexion.
Aparté avant les écoutes :
Les intégrés furent : NAIM UNITIQUTE 2, BC ACOUSTIQUE EX-322D
(Également utilisé en tant que bloc de puissance sur le NAIM.)
Les sources : PC ASUS sur DAC ASUS STU MUSE et TEAC UD-H01, Blu-Ray SONY BDP-S5100, TV LG 55LB671V.
Câblage en JSV AUDIO BATACLAN et OLYMPIA.
Barrette OEHLBACH POWER SOCKET 905 sur secteur JSV AUDIO ALCAZAR.
Câbles optique, coaxial OEHLBACH. USB SUPRA.
BMR ?? Kézako ??
Le ‘’Balanced Mode Radiator’’ (BMR) vient d’une technologie déposée et brevetée de NXT, connue et commercialisé en grande partie chez CA, de prime sur sa gamme MINX. Mais également chez un autre constructeur de renom britannique, NAIM. Qui sur son modèle haut de gamme OVATOR, a bien un tweeter a diaphragme BMR
(Plus poussé et qualitatif bien entendu.).
Une photo de l’OVATOR :
Une de Cambridge AERO 6 :

A noter que les tweeters BMR n’en sont plus aux premiers modèles. Sur la gamme AERO de cet essai, c’est un BMR troisième génération qui est de mise. Sur la série AEROMAX, c’est la
(nouvelle) quatrième mouture qui officie.
Voilà comment agit une membrane BMR :

Le site de Cambridge audio écrit:
http://www.cambridgeaudio.com/blog/what-is-bmr
‘’En remplaçant le tweeter traditionnel avec un pilote BMR
(Balanced Mode Radiator), l'Aero offre une différence radicale dans la qualité audio par rapport à ses rivaux. L’utilisation du BMR décale le point de croisement entre un tweeter et un woofer loin de la 3kHz d'habitude, dès le milieu de gamme la plus sensible de l'audition de l'oreille humaine, à un 250Hz moins problématique. Le résultat est un son plus naturel, immersif et cohérent.’’
Les écoutes :
Bon, ok…. Après en avoir tant lu sur ces ‘’fameux’’ BMR, sur la coupure à 250HZ qui doit amener le registre des voix a une autre dimension d’écoute…. Qu’en est-il vraiment ?? Poudre aux yeux, marketing bien huilé ?? Une paire d’enceintes avoisinant les 1000.00€ peut-elle se détacher du lot ??
Il est temps de passer aux choses sérieuses qu’en dites-vous ??
Les albums choisis pour les écoutes:
Les films passés:
Pour commencer, sachez que le rodage est assez long, et conséquent sur l’amélioration notable du BMR. Il c’est passé plusieurs jour encore après la période de rodage de 100h, avant qu’ils ne se ‘’stabilisent’’. Les boomers quant a eux demandent moins de temps, au bout de 60/80h ils étaient ‘’mûrs’’ si je puis dire.
Secundo, bien qu’étant positionné sur une prix d’entrée de gamme, ne pas hésiter à coller un bon compagnon donneur d’ordre. A titre d’exemple, bien que nettement moins cher que son homologue anglais utilisé également, le BC EX322D a fait des étincelles sur ces AERO 6.
Ah oui, avant d’oublier…. Ne pas omettre de poser les pointes sur les contre-pointes incluses. Le bas du spectre s’en retrouve vraiment plus ferme et rapide.
Voilà, ces petits préambules faits, parlons ‘’un peu’’ du résultat sonore à proprement parlé.
Trois gros points positifs s’entendent clairement,
(Déjà en sortie de carton, dans une moindre mesure bien sur.), dénotant de la concurrence directe :
- Une ouverture et diffusion peu commune du médium aigu.
- Un bas du spectre qui claque bien, qui cogne gentillement le plexus, et avec maitrise en prime.
- Un médium juste incroyable !! Vraiment incroyable !!
Rien que par le fait qu’elles viennent d’une marque nettement plus connue, et reconnue, pour ses électroniques, c’est déjà une belle surprise. Qui pourrait se douter que des enceintes CAMBRIDGE sonnent comme cela ?? Avant cet essai, j’avoue que je serai surement passé a coté moi aussi…
Pour changer un peu de d’habitude, je vais parler ‘’des points faibles’’ en premier. Et quand j’écris points faibles, la question : ‘’En sont-ils vraiment ??’’ pourrait se poser en remettant les AERO 6 dans le contexte du prix, et de la clientèle ciblée…
Ceci dit, je dois malgré tout écrire que sur du classique, ou certains opéras, là ou la masse orchestrale est importante, les CAMBRIDGE perdent un peu pied. Le discernement des différents pupitres sont moindres. Les hautes octaves ou les poussées vocales de cantatrices manquent de mordant, de luminosité. La partie médium reste cependant de premier ordre, ainsi que le bas du spectre qui rend grâce aux instruments titillant le très bas spectre sonore. Ok, très bien, il manque donc un petit truc pour ce type de musique, c’est un fait, mais bon… Personnellement je leur passe volontiers cela, car pour le reste, elles sont quand même géniales.
Sur tout ce que j’ai pu écouter, les voix ressortent avec une présence, une prestance rarement rencontrée, à moins d’y mettre le prix. Cette partie charnière dans l’émotion d’un ou d’une artiste étant primordiale pour moi. J’écris sans détours que les médiums, distillés par les BMR, sont purement envoutants, croquants ou suaves, détourés et articulés au cas par cas. Au risque de me faire ‘’des amis’’, j’ose même vous dire que j’ai préféré celui-ci a celui des MONITOR AUDIO SILVER, ce qui n’est pas un mince compliment pour les AERO 6. Du grand grand ouvrage réalisé par les ingénieurs CAMBRIDGE AUDIO.
La fusion, le recoupement avec l’aigu se fait naturellement, sans trou, sans déphasage, ça coule de l’un vers l’autre en quelque sorte. Le choix de la coupure à 250HZ, tant mise en avant par le fabricant, prend tout a coup tout son sens !
L’aigu justement, enclin à la matité, baigné dans la douceur et enveloppé de soyeux. Voila qui caractérise bien le rendu de ce dernier. Mais attention, ce parti pris n’est pas frustrant, voir même plus que plaisant, tant que les choix musicaux ne tendent pas vers le classique ou l’opéra. Il est a noter, que tout comme pour les médiums, les aigus sont très larges, très hauts en diffusion. L’image recrée par les AERO 6 bluffe l’auditeur par sa facilité a ‘’remplir’’ plusieurs places d’un canapé. Le sweet point arrive à se retrouver, même si l’on est pas au centre du triangle équilatéral, établi lors de la mise en place du système. Peu croyable sans l’entendre en situation je vous l’accorde, mais je vous invite à en faire l’essai 8) .
Le bas grave étant de fort bonne qualité, tant sur la belle lisibilité perçue, que par son impact et sensation physique, je m’attendais à un ‘’couac’’ sur le haut-grave. Que nenni messieurs dames, les anglaises ici testées échappent à ce piège. Rien a dire, les AERO 6 arrivent avec des haut-parleurs ‘’classiques’’, éprouvés et approuvés depuis des années, à amener la restitution a un grand degré de qualité.
Par honnêteté, je dois cependant écrire que couplé au petit NAIM UNITIQUTE 2, j’ai fais talonner les boomers. Sur des écoutes a volume soutenu et conséquent d’EVANESCENCE, et sur le Bluray de NEED FOR SPEED. Rien de cela ne c’est passé sur le BC EX322D, ce qui me conforte sur le fait qu’il faut du courant, de la tenue pour ces enceintes. N’hésitez donc pas les amis. :inlove:
Voilà, la partie concernant les registres, la signature sonore des AERO 6 passée en revue, il est temps d’aborder le reste. Commençons donc par celle ‘’de comment diffusent’’ ces colonnes.
Les CAMBRIDGE AUDIO diffusent sur tous les axes possibles sans accrocs, sans faiblesse marquée. Mieux encore, les effets fond de salle, de scène sont joliment construites. Le coffre des enceintes sera largement dépassé, que cela soit en largeur, hauteur, profondeur, avancée. Rien ne leur fait peur décidément !
Avec pour moi UN GROS plus, l’espace qui se trouve entre elles. Cet espace est totalement rempli par une voix qui sort des deux enceintes en même temps
(C’est un exemple hein.), ce qui est déjà peu commun pour le prix… MAIS elles se payent le luxe de ne pas perdre en effets stéréo, ni en ‘’ballade’’, passage d’un son ou effet d’une enceinte a l’autre. Incroyable est le seul mot qui m’est venu a plusieurs reprises lors des essais.
Très bien, très bien, elles passent plutôt bien les ‘’épreuves’’ jusque là, mais… Qu’en est-il de la dynamique, des dynamiques. De l’attaque et des fins de notes ??
Autant les AERO 6 passent brillamment l’attaque de note et les dynamiques générales. Autant les fins de notes mériteraient une petite attention supplémentaire. Le passage du calme au déferlement ne perturbe pas plus que ça nos CAMBRIDGE AUDIO. J’en viens a me dire que le flegme de nos voisins est présent dans les gènes de ces enceintes

.
Malgré les petites impasses des AERO 6, rien ne m’est apparu rédhibitoire, frustrant ou insuffisant pour ne pas conseiller celles-ci. Pour qui souhaite une certaine qualité de restitution, sans se ruiner.
Pourquoi vont demander certains ?? Je répondrai que l’énorme faculté de diffusion, l’énorme qualité du médium, la matité de l’aigu, le très bon rendu dans le bas et le prix se suffisent, pour passer outre le reste.
Et puis…. Parfois, il y a une chose inexplicable qui se passe, sans réellement comprendre pourquoi, une alchimie opère. Cela fut clairement le cas avec les AERO 6.
Pas parfaites, pas universelles
(Opéra et classique en retrait pour rappel.), mais charismatiques.
Elles me font penser aux femmes. Il y en a de très belles, de très attirantes, mais avec qui rien ne se passe… Il n’y a pas le petit truc qui fait que. Alors que d’autres, sans vous retrouver avec une fracture de l’œil gauche, vous collent le palpitant à 10.000, des chaleurs, des frissons…. Vous vous sentez inexorablement attiré par son odeur, cette chaleur que vous percevez… L’alchimie, rien de moins, rien de plus. :inlove:
Bilan de ce test :
J’ai aimé :
- Le prix pour les qualités indéniables de restitution.
- Qualité de fabrication et de finition.
- Le mono câblage.
- Le positionnement sans prise de tête.
(Merci le BMR ?? L’évent frontal ?? Les deux ??)
- La, et les, dynamiques générales.
- Le BMR, clairement et définitivement surprenant.
- Le médium, quel médium d’une saveur exquise.
- La basse physique et avec de l’impact, qui ne fait pas trop d’impasse sur la lisibilité.
- Les axes de diffusion, aucun n’est en retrait par rapport à un autre.
- La belle universalité pour la gamme tarifaire.
J’aurai aimé :
- Un soupçon de luminosité pour l’aigu sur du classique ou opéra surtout.
- Une fin de note plus prononcée.
- Une petite rigidité de coffret à (très) fort volume.
- Une meilleure tenue sur de gros débattements, volume soutenu sur de petits intégrés.
(Talonnement sur NEED FOR SPEED et EVANESCENCE).
*En écrivant ça, je me rends compte que l’AEROMAX 6 semble posséder tout cela….. A confirmer (ou pas..) prochainement sur le forum par votre serviteur.*
J’aimerai :
- Une AERO 8 avec triple boomer ou double 20cm…
- Tester une configuration 5.1 tant les voix et la spatialisation est bonne sur les AERO 6.
Quelques conseils ??
Un espace entre les enceintes d’au moins 2.50/80M, en deçà vous perdrez un peu cette ouverture peu commune du BMR. En dessous de cet écartement, je vous conseille les AERO 2
(Couplées à un caisson si utilisées en écoute purement musicale.).
Choisir un intégré avec du courant
(Plus que des watts à proprement parler.) et facteur d’amortissement convenable pour bien tenir ces ‘’petites gamelles’’.
A titre d’information, j’ai gagné pas mal en rigidifiant un peu le coffret des enceintes. Simplement en collant trois plaques de bitume SOUS l’enceinte et en posant un poids
(Un Bouddha dans mon cas) au sommet de chacune. Une fois campée sur son socle les plaques ne se voient aucunement. Le gain est sensible et audible.
Voilà qui finalise ce retour d’impressions des colonnes AERO 6 de chez CAMBRIDGE AUDIO.
Je vous souhaite de longues heures de plaisir musical accompagné de ces AERO 6.
Je remercie PASSION HOME CINEMA, en la personne de Jonathan, pour le prêt des matériels.
HDFEVER, en la personne de Nicolas, pour permettre l’essai et CR sur le forum.
Ludo, Septembre 2014.
Je regarde, j'écoute, je goûte, je touche, je sens.