Bonjour à tous,
Voici mon test de l’ampli Yamaha rx-a3020 après plusieurs jours en sa compagnie.
En possession de cet imposant intégré acheté à un prix très interressant, je vous donne donc mon ressenti après l’utilisation en long, large et en travers de celui-ci.
Auparavant, comme mise en garde pour ceux qui auraient été déçus par cet ampli ou qui souhaitent l’acquérir, et après tous les amplis que j’ai eus, je suis persuadé qu’un rodage de plusieurs mois permet souvent de modifier son point de vue sur le rendu sonore qui se bonifie avec le temps après des mois d’utilisation. Nous verrons ce qu’il en est dans les mois qui viennent en tout cas.
D’abord au premier contact, la première chose qui saute aux yeux, c’est que c’est un ampli très classieux dans sa présentation, mais très massif à déplacer (20 kg, ça commence à faire beaucoup). C’est l’ampli le plus lourd auquel je suis confronté depuis que j’achète des intégrés home-cinema, et celui-ci fait honneur à sa qualité de fabrication.
Avant d’installer cet intégré, j’avais déjà parcouru les 180 pages du mode d’emploi que j’avais téléchargées au préalable, afin déjà de me familiariser avec toutes les fonctions disponibles.
Un manuel d’ailleurs assez clair et très explicite sur les différents paramétrages, sauf peut-être sur le DSD, pas très fourni sur ce point.
Une fois l’ampli réceptionné, et après avoir rebranché dans les règles de l’art tous les câbles enceintes et caisson, toutes les sources et tv (uniquement par câbles HDMI vers l’ampli, pas de câblage analogique), ma surprise a été que la configuration a été extrêmement rapide et simple dans sa mise en œuvre. C’est même assez bluffant pour un intégré aussi perfectionné de voir qu’il n’y a pas de stress particulier à le mettre en route. Un bon point pour ceux que ça effraierait d’acquérir ce type d’ampli.
Matériels connectés à l’ampli : Lecteurs blu-ray Sony BDP-S790, Yamaha bd-s1067, Hybride Blu-ray/Hd-dvd LG BH 200, Hd-dvd Toshiba xe1, Cd Denon dvd3910, Jeux et blu-ray Sony PS3.
Mon premier choix de mise en route a été de ne pas utiliser l’activation de l’YPAO du Yamaha pour configurer mon système d’enceinte. En effet, je n’ai jamais été un adepte du calibrage par micro, trouvant les résultats décevants ou pas du tout adaptés à mes systèmes audio-vidéo en général, ni à mon lieu de vie (appartement). J’ai donc fait un premier calibrage manuel de toutes mes enceintes tel que je le faisais habituellement. Mais j’ai changé d’avis après avoir fait différents essais de configuration dans le menu, et mes différentes écoutes m’ont poussé finalement à utiliser la calibration du Yamaha, qui vous le verrez plus tard, m’a donné d’excellents résultats.
Voici d’abord ma première configuration manuelle telle que je l’ai faite à la première utilisation :
Système d’enceintes 5.1 Pioneer sv-810a
Sensibilité : 89 db (avant) et 88 db (arrière et centrale) / Impédance 6 ohms
- Enceintes avant gauche et droite en large / Niveau des enceintes relevé de 5 db
- Enceintes centrale en petite / niveau de l’enceinte relevé de 5 db / fréquence de coupure à 80 hz
- Enceintes arrière gauche et droite en petite / niveau des enceintes relevé de 5 db / fréquence de coupure à 80 hz
Subwoofer activé sur position neutre à 0 db
Avant les tests proprement dit, je précise que je sors d’un « petit » intégré, le Onkyo txnr-609, je dis « petit », surtout par la taille, mais grand par le son, car celui-ci m’a donné beaucoup de plaisir musical une fois bien réglé, où son medium chaleureux était très agréable à entendre sur tout type de messages musicaux (cd , sacd et blu-ray audio et de concert). En home-cinéma, c’était pas mal, mais pas aussi estomaquant que ce que m’a procuré le Yamaha.
Sur le Yamaha, je procède à mes premières écoutes sur cd, sacd, blu-ray audio et par la suite sur blu-ray, hd-dvd et dvd.
En premier lieu, sur CD ou sur tout autre support audio, ce qui saute aux yeux c’est le côté assez analytique en décodage du message sonore, avec on le sent de la puissance derrière et des graves percutants, mais je trouve le rendu au premier abord plus froid et moins chaleureux que l’Onkyo, avec des mediums en retrait, mais ça je savais en connaissance de cause avant d’acquérir cet ampli que celui-ci avait tendance à une remontée dans les aigus asses forte. Et mon pack d’enceintes qui a sur chacune d’elle un medium tweeter coaxial montant à 50 khz et un super tweeter à ruban montant à 100 khz sur les principales, n’a pas manqué de me le rappeler. Mais ma déception a été de courte durée, puisqu’après avoir décidé d’utiliser la calibration par micro, mon opinion a changé sur le rendu de cet ampli. A ma décharge, je me suis rendu compte que sur des amplis assez doux et très rond en rendu comme le Onkyo txnr609 ou mon Denon avr3805 (que je possède toujours), on pouvait pousser le niveau des enceintes de plusieurs décibels sans contrainte de dureté dans l’aigu. Sur le Yamaha, ce n’est pas le cas, et il ne faut pas être plus royaliste que le roi, et donc, je préfère vous prévenir à l’avance, si vous avez un pack d’enceintes qui peut monter très haut dans l’aigu (tweeter à 50 khz ou tweeter à ruban comme sur les Monitor audio série GX ou Platinum par exemple), laisser le Yamaha gérer le niveau des enceintes par la calibration automatique, puis procéder à des corrections manuelles si nécessaires, mais plutôt vers le bas.
Lancement de la calibration automatique par l’Ypao activée sur un seul point d’écoute, je contrôle la procédure et après les résultats de celui-ci, je refais une batterie de tests dans tous les sens. Et là, changement complet au niveau du rendu sonore.
D’abord je précise les réglages que m’a donné l’Ypao :
- Enceintes avant gauche et droite en large / Niveau des enceintes relevé de 1,5 db sur la gauche et 0,5 db pour la droite
- Enceintes centrale en large / niveau de l’enceinte relevé de 3 db
- Enceintes arrière gauche et droite en large / niveau des enceintes relevé de 1,5 db
Subwoofer activé / niveau à -10 db
Ca peut paraître surprenant que la configuration est donnée toutes les enceintes en large, mais finalement au niveau cohérence acoustique, ça été un changement du tout au tout.
Là les écoutes ont pris une autre dimension sur sacd par exemple, aussi bien sur les voix que sur les instruments, j’ai obtenu des écoutes somptueuses de réalisme et de proximité sur des enregistrements multicanaux, ou la configuration en large sur toutes les enceintes (qui encaissent très bien) a pris tout son sens. J’ai retrouvé toute la qualité des messages sonores que j’avais auparavant avec un impact dans le grave impressionnant, un aigu ciselé magnifique et un medium chaleureux sans excès.
Cependant, j’ai quand même procédé à une correction manuelle des réglages de l’Ypao, car il y avait encore une certaine dureté dans l’aigu sur certains enregistrements, de ce côté le Yamaha ne vous fera pas de cadeau pour vous le rappeler.
- Enceintes avant gauche et droite en large / Niveau des enceintes relevé de 1 db sur la gauche et 1 db pour la droite
- Enceintes centrale en large / niveau de l’enceinte relevé de 1 db
- Enceintes arrière gauche et droite en large / niveau des enceintes relevé de 1 db
Subwoofer activé / niveau à -10 db
- Distance avant gauche (3,45 m) (auparavant 4 m)
- Distance avant droite (3,50 m) (auparavant 4 m)
- Distance centrale (3,25 m) (auparavant 4 m)
- Distance arrière gauche (1,10 m) (auparavant 1,20 m)
- Distance arrière droite (1,10 m) (auparavant 1,20 m)
- Distance Subwoofer (3,40 m) (auparavant 3,80 m)
Dans les réglages de l’égaliseur paramétrique de l’Ypao, j’ai décidé de ne pas utiliser les égalisations plat, avant ou naturel qui dégradent ou modifient, je trouve, le rendu, qui devient soit trop sourd ou pas naturel justement. Je suis en égalisation « Direct».
Et pour enfin corriger cette remontée dans l’aigu, j’ai procéder dans le réglage Tonalité, à une correction de la tonalité sur les aigus à – 6 db (sur une échelle de – 6 à 0 à +6). Et là plus de problème de dureté ni d’aigus qui font mal aux oreilles. Je ne touche pas aux graves qui restent à 0 db (position neutre).
Sur cd, je retrouve une cohérence auditive sans excès dans tous les domaines, avec une limpidité du signal impeccable (test sur cd de Cloud Boat « Book of hours », qui regorge de graves monstrueux et d’aigus assassins). Sur un sacd multicannal 3 voies comme celui d’Alfred Brendel / Mozart Concerto pour piano n°9 et n°14 chez Vanguard Classics, j’ai eu du fil à retordre sur le piano qui joue sur la centrale, qui sans la correction de tonalité mentionnée plus haut, vous collent des aigus aux tympans très difficiles à gérer. Un très bon, mais difficile sacd pour juger de l’appairage de vos enceintes avec votre ampli. D’autres cd, avec par exemple des enregistrements de guitares pris de très près, vous permettront de juger de la coquetterie dans l’aigu de cet ampli (test cd Melody Gardot / The Absence - plage 9).
Passons maintenant à l’aspect ampli multi-cannaux sur blu-ray et dvd (Tests sur Blu-ray Blanche-Neige (Julia Roberts), L’étrange pouvoir de Norman et sur Mission Impossible : Protocole fantôme). Là, on change de dimension, et le fameux effet bulle des amplis Yamaha en home-cinema n’est pas une légende, j’ai eu l’impression qu’une grande fenêtre sur un multicanal libéré des contraintes acoustiques s’ouvrait à moi. Je n’ai jamais entendu les bandes-son des films comme ça, c’est impressionnant de réalisme, intimidant et embêtant pour mes voisins (attention au volume pour ne pas se faire assassiner). Un pur plaisir auditif, là j’ai pris mon pied. Y’a rien à dire, c’est une bombe sur films. J’ai bien sur testé les différents DSP Yamaha, et je me suis arrêté pour l’instant au DSP 3D Spectacle qui offre une ouverture sonore époustouflante, j’utilise aussi l’Enhancer audio pour les bande-sons compressées très efficaces (et sur CD aussi). J’ai même sursauté sur la bande-son en V.O. Dolby True HD de Mission impossible : protocole fantôme vu dans son intégralité, avec des effets arrière d’une intensité incroyables.
Quant à la partie vidéo de l’ampli avec le HQV Vida 1900, là c’est un sans faute aussi, avec une gestion des détails qui vous laissent pantois. On redécouvre certains blu-ray avec des détails enfouis, ils vous boostent les dvd comme jamais (réglage amélioration des détails à +20 et des contours à +20 pour moi), ce processeur est vraiment ultra-performant. Du coup, si vous avez des lecteurs blu-ray déjà très performants, désactivés sur ceux-ci tous les filtres (netteté, réducteur de bruit, etc…) et laisser l’ampli gérer l’upscalling et tous les filtres permettant d’augmenter la netteté (amélioration des détails à +20 pour moi sur blu-ray), la gestion des contours (à 0 pour moi sur blu-ray), et de réduire le bruit vidéo (cependant, là aussi les filtres de l’ampli sont encore perfectibles et désactivés pour moi, ceux de ma TV sont plus efficaces). Quand vous aurez trouvé les réglages aux petits oignons qui conviennent, vous serez aux anges, et vous ferez « Ouah », quelle image !
Voilà pour ma découverte de cet ampli, qui je suis sur se bonifiera au fil des jours et va me procurer de purs plaisirs auditifs pour de longues années.
Cependant, au fil des jours, je vais peut-être découvrir encore des améliorations à apporter en matière de son et d’image sur cet ampli, et je ne manquerai pas de vous les faire découvrir en tout cas.
P.S. : à signaler cependant un bug qui m’a fait peur pendant un bon petit moment. J’ai voulu écouter en Pure Audio sur l’ampli un cd à partir du lecteur Yamaha bd-s1067 (réglé lui aussi en pure audio), ce qui a pour effet de désactiver totalement tous les traitements sur l’ampli (switch HDMI désactivé, on entend bien d’ailleurs un cliquetis signifiant la désactivation du switch) et sur le lecteur, mais quand j’ai arrêté le cd, puis essayer de redémarrer le lecteur, impossible de lire un son sur un cd ou un blu-ray de nouveau (décodeur audio désactivé sur l’ampli), la prise HDMI sur l’ampli et sur le lecteur se sont mises à bugger (clignotement de l’image à l’écran), écran noir sur le lecteur, il a fallu que je m’y prenne à plusieurs fois pour obtenir à nouveau une image à l’écran en débranchant la prise secteur du lecteur. Là, je me demande si le protocole CEC (contrôle HDMI activé) ne s’est pas emmêlé les pinceaux, et à provoquer cet incident. Maintenant, tout est rentré dans l’ordre, mais du coup, j’hésite maintenant à réutiliser le pure audio. En plus, c’est quand même un comble que ça arrive avec deux matériels Yamaha connectés.
(je suis un boulet lol)