Écoutes assez attentives ce matin sur des nouveaux arrivages de CD, notamment le live "Cut the world" de Antony & The Johnsons.
J'avoue ne pas connaitre du tout ce groupe - je pense que c'est dommage - mais ayant entendu beaucoup de biens de leurs albums et notamment de ce live enregistré à Copenhague avec l'orchestre philharmonique du Danemark, je l'ai commandé les yeux fermés. Et bien... C'est une sacré claque...
Première chanson - la seule originale et enregistrée en studio de l'album - ça commence très fort, j'accroche directement à cette atmosphère sombre et cette voix descendue du ciel... D'ailleurs le clip, avec Willem Dafoe, est à l'image de la chanson : sublime mais triste (et violent, attention).
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La deuxième piste est un long dialogue du chanteur de 6min (anglophobes s'abstenir). Il parle de de sa propre débaptisation et de sa transexualité et de l'importance de la femme dans notre société : de la nécessité de passer du système patriarcal au système matriarcal, la possibilité que Jésus soit une fille et Allah une femme, que le Dalai-Lama pense qu'il se réincarnera surement en femme, etc... Ca m'a vraiment intrigué et j'ai fait des recherches sur le personnage qui m'a l'air torturé mais d'une personnalité unique et ouverte sur le monde et bien sur, un pacifiste féministe convaincu.
A partir de la 3ème piste, l'album commence pour de bon : on découvre l'orchestre qui vient sublimer (enfin je pense

) la voix et les chansons du groupe. L'enregistrement est à tomber, je n'ose même pas parler de Live, les paroles émouvantes, les mélodies "pénétrantes" : notre corps est comme parcouru par ces perles musicales qui nous font frissonner. Ce n'est pas un album à écouter tous les jours, cette musique nous transporte loin mais nous enferme dans une atmosphère mélancolique dont il est difficile de sortir.
J'ai avancé de quelques centimètres mes enceintes ce matin et je pense que je m'approche de leur position idéale. La scène sonore est toujours parfaitement matérialisée : la présence horizontale des instruments et du chanteur est époustouflante ; la profondeur est également très bonne pour un système stéréo. La voix chaleureuse d'Antony est ici magnifiée par le système, les percussions, le piano et les cordes se détachent avec précision tout en gardant la cohésion souhaitée.